Et si je faisais un job à la con ?
Et si je faisais un job à la con ?

Et si je faisais un job à la con ?

C’est l’anthropologue américain David Graeber qui a mis en 2013 un mot sur le phénomène de ces “bullshit jobs” qui n’ont pas ou peu d’utilité réelle !  

Comment savoir si untel fait un job à la con ? Demandons-nous : peut-on supprimer le job et réaffecter possiblement le salarié à des tâches ‘vraiment’ productives ? Si oui, alors le salarié entre dans un des cas décrits — dans un langage fleuri — par D. Graeber : les « faire valoir », « cocheurs de case », « petits chefs », « rafistoleurs » et « porte-flingues ». Sans parler des placardisés.

Si quelques-uns s’en accomodent, car ils continuent à être payés, la majorité supporte très mal le sentiment d’aliénation et d’inutilité sociale, jusqu’à la pathologie si la situation dure (on parle en anglais de « brown-out ou de bore-out »).

Quiconque a travaillé dans une grande organisation — privée ou publique — ne sera pas surpris. J’ai moi-même conseillé plusieurs personnes : comme ce commercial sans territoire à prospecter, ou bien un territoire que chacun sait fictif, car sa hiérarchie a d’autres priorités que de le réaffecter ! ce salarié dérangeant mais difficile à licencier, à qui l’on donne des tâches de peu d’utilité voire humiliantes…

Le piège pour le salarié est alors de perdre sa confiance en soi et de s’enfoncer dans une spirale dangereuse pouvant mener à l’épuisement professionnel. Que faire alors ?

Vaste sujet… Un premier conseil : ne pas s’isoler par honte mais s’appuyer sur les bonnes volontés dans l’organisation, où qu’elles soient (ressources humaines, lignes hiérarchiques alternatives, médecin du travail, famille, collègues, syndicats). Le livre de D. Graeber aidera la « victime » à déculpabiliser en prenant du recul. La méthode Managram peut contribuer à aider le salarié à se repositionner sur un métier en meilleure adéquation avec ses styles professionnels.