Prévenir l’épuisement professionnel d’un collègue ou ami
Prévenir l’épuisement professionnel d’un collègue ou ami

Prévenir l’épuisement professionnel d’un collègue ou ami

Chacun reste maître de ses choix, de sa vie. Mais que faire quand l’on constate qu’un collègue est au bord de l’épuisement (burn-out) ?

Quand l’épuisement pourrait menacer, la personne concernée veut en général préserver son crédit personnel et surtout ne reconnaître aucune fragilité vis-à-vis de ses collègues et de sa hiérarchie. C’est normal et sain. La personne est libre de ses choix et a priori il ne faut rien lui imposer ou faire dans son dos, sauf dans des cas extrêmes. l’article 223-6 alinéa 2 du Code Pénal  définit le cadre et les peines de la « non assistance à personne en danger » qui est une obligation de moyens et pas de résultats. Le danger doit être grave, imminent, constant et nécessitant une intervention immédiate.

En tant que collègue ou accompagnant syndical, on n’est ni un psy ni un médecin. Chacun son rôle. D’aucuns pourraient remarquer que cela ne l’empêche pas d’avoir un certain recul par rapport à la médecine allopathique qui s’intéresse finalement assez peu à la prévention et dont, le plus souvent, les capacités de soin sont assez faibles —les médicaments psychotropes ne restent qu’un pis-aller aux effets secondaires souvent débilitants et dont il est difficile de se déprendre.

Une personne extérieure de bon sens peut faire comprendre à la personne qu’il est grand temps ré-envisager sa stratégie de vie prefoessionnelle. Nous l’avons constaté à de multiples reprises, la personne ne voit pas qu’elle est au bord de la crise. Elle pense qu’elle peut toujours tenir encore. Nous avons l’expérience que là est le grand piège du burn-out : la personne n’y croit pas jusqu’au dernier moment, et alors après c’est trop tard, elle risque des semaines, des mois ou des années d’incapacité professionnelle avec des répercussions graves sur sa vie en général.

Par ailleurs, si l’activité ou le travail restent en général la source principale d’épuisement, il y a aussi d’autres facettes de la vie, personnelles, relationnelles, qui peuvent entrer en jeu ou se combiner. Les personnes consciencieuses, perfectionnistes, humaines sont particulièrement prédisposées au burn-out, d’après notre expérience.

Voici quelques pistes :
– Apporter son soutien positif à la personne, sans jugement ;
– Proposer des autoquestionnaires d’évaluation : ils contiennent par ex. des questions come : « est-ce qu’on fait plus d’erreurs ? » ; « est-ce que l’on devient irritable ? », « difficulté à se concentrer ? », « sentiment que l’on n’y arrivera jamais ? », « est-ce que l’on a abandonné des activités habituelles ? » etc…
– Sensibiliser la personne qu’elle devrait peut-être plus écouter son entourage (la famille souvent repère des signaux d’alerte).
– Conseiller de consulter le médecin traitant.
– Alerter sur les conséquences potentiellement catastrophiques d’un burn-out.
– L’aider à prendre du recul, par exemple avec l’humour.

Ces quelques conseils sont issus de l’expérience d’accompagnement de nombreux collègues. Mais chaque personne est un cas particulier.

Cf. le livre « Les risques psychosociaux en milieu professionnel » d’Olivier Sévéon, consultant et formateur auprès des élus du CSE (comité social et économique), diplômé HEC, 2021 qui traite les trois points de vue : celui des élus du personnel qui font de la défense individuelle, celui des élus qui font de la défense collective, celui du salarié victime en lui donnant des conseils ;
lien : https://www.la-librairie-rh.com/livre-rh/les-risques-psychosociaux-en-milieu-professionnel-rppr.html